Bien que la maltraitance ne soit pas un concept directement lié à la psychanalyse, ses effets concernent pleinement le champ clinique du psychanalyste. Là où les formes ordinaires de maltraitance passent souvent inaperçues, qu’elles touchent au psychisme, au corps ou à l’organisme, le rôle du psychanalyste est de les identifier. Ce repère permet d’amener l’être à associer librement de ses pulsions au lieu de les agir.
Le fait d’associer librement la haine, le sadisme et le masochisme lors de la cure psychanalytique permet de lever le voile sur des mécanismes sous-jacents et de désamorcer les situations de violence. La psychanalyse est donc en première ligne face à ces maltraitances ordinaires, et joue un rôle essentiel pour alerter la société sur les conséquences de cette maltraitance souvent ignorée et non reconnue.
Ces maltraitances ordinaires peuvent se glisser dans toutes les relations, se fondant dans une dynamique où l’amour et la haine s’entremêlent, générant une souffrance particulièrement insidieuse. Une souffrance d'autant plus redoutable qu'elle est souvent minimisée, voire brandie en étendard par ceux qui la subissent.
Jacques Lacan, en identifiant l’Autre dans le processus de désir, nous a ouvert une voie pour échapper à cette illusion du Moi. À partir des enseignements de Lacan et de Freud, Fernando de Amorim propose une nouvelle lecture des conflits psychiques et des maltraitances ordinaires, offrant ainsi une perspective de sortie possible à l’issue d’une psychanalyse.
Comment la psychanalyse peut-elle révéler ces formes de maltraitance méconnues ? Quelles sont les structures intrapsychiques en jeu, et comment le psychanalyste les repère-t-il ? Quelles techniques utilise-t-il pour apaiser et dénouer les situations de maltraitance, tant envers autrui qu'envers soi-même ?
Lors du prochain colloque de l’École de psychanalyse, ces questions seront abordées par les cliniciens du RPH. Ce sera l’occasion de mettre en lumière ces maltraitances et de rappeler que le psychanalyste ne peut, sous aucun prétexte, devenir complice de cette ordinaire souffrance.