Le prix du "sans"

Le prix du « sans »

Léa-Lou Rakotoasitera
3 juillet 2023

Le décès d’un jeune homme tué par une personne dépositaire des forces de l’ordre récemment suscite une vive émotion au cœur de la société française. Ainsi tout un chacun, à commencer par les politiciens, évoque le sujet se positionnant en faveur ou en défaveur de l’un ou de l’autre.

Cet évènement funeste met en exergue la puissance des organisations intramoïques et plus particulièrement de la jouissance chez l’être humain qu’il soit jeune ou moins jeune. Ne pas respecter la loi ne donne pas lieu d’en mourir, la faire respecter ne donne pas le droit de la transgresser.

De nombreux indicateurs signalent que la jeunesse souffre notamment face aux institutions qu’elles soient parentales ou sociétales, de plus en plus en difficulté à proposer un cadre permettant de grandir sous l’égide de la castration. Pourtant des êtres travaillent à construire, pour eux même puis par ricochet pour les autres, un rapport à la castration bienveillant. Ils sont : enseignant, femme de ménage, représentant des forces de l’ordre, médecin, étudiant, ingénieur, professeur, jardinier, infirmier, conducteur, éducateur, pour n’en citer que quelqu’un mais aussi parents, fils, mère, fille, père, grands-parents, frère, sœur, tante, oncle, cousin, cousine, beaux-parents. Jamais une majorité, mais bien présents pour inviter à une danse joyeuse.
 
Un enseignant qui encourage un enfant à quitter le lit de sa mère pour retrouver le chemin de sa chambre, un médecin qui travaille en partenariat avec un psychothérapeute pour éviter l’arrêt maladie à son patient connaissant le risque accru des longs arrêts maladies, une personne dépositaire de l’autorité qui s’engage pour protéger, faire appliquer la loi et non pour la violence, témoignent de cela.
 
Ainsi donc, parfois, l’être peut s’appuyer sur ces rencontres pour grandir, qu’il soit policier ou jeune homme en devenir. Quand ce n’est pas le cas alors la France s’embrase et tout le monde en paye le prix fort. L’expression de l’émotion, de colère, de haine ou de tristesse, se confond avec le déchainement pulsionnel. L’imaginaire s’emballe et l’acte s’agit.
Pour calmer les passions, le verbe est pourtant une voie possible permettant de déposer les armes et de s’affronter dignement.
 
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